Éditer et diffuser l’Antiquité : quels publics, quels médias, quels enjeux ?

Samedi 9 juin, 14h30 – 16h00 (Table ronde n°4)

Modérateur Thierry GRILLET, directeur de la diffusion culturelle à la Bibliothèque nationale de France, journaliste, membre du comité d’honneur d’Antiquité-Avenir,
Intervenants :
Aurélien BERRA, maître de conférences en littérature grecque, Paris-Ouest Nanterre-La Défense, spécialiste des humanités numériques,
Valérie HANNIN, directrice de la rédaction de la revue L’Histoire, membre du comité d’honneur d’Antiquité-Avenir,
Jean HARAMBAT, auteur de bande dessinée, Prix de la Bande Dessinée Historique aux Rendez-Vous de l’Histoire de Blois (2009),
Dario MANTOVANI, professeur de droit romain, co-directeur de la revue Athenaeum, membre correspondant étranger de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, membre du comité d’honneur d’Antiquité-Avenir,
Judith SIMONY, responsable éditoriale aux éditions Belin.

– Quelles questions spécifiques se posent-elles à notre époque à ce propos, car la diffusion de l’antiquité s’est faite aux siècles qui nous ont précédés (tragédies ; Gérôme ; peplums… ) ? Au moment d’éditer un ouvrage sur l’antiquité quelles questions un éditeur se pose-t-il, selon qu’il est destiné à des spécialistes, à l’école, au grand public adulte, à la jeunesse : air du temps et rentabilité ? importance intellectuelle de la question ? souci pédagogique ? caractère accrocheur, polémique ? qualité artistique ?
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– Quelle motivation peut pousser un auteur de BD à choisir un sujet antique ? Pour J. Harambat, étant donnée la présence de Vernant, Romilly, Hartog, ou Michon et le bibliothécaire d’Ithaque, sans compter une bibliographie en fin de livre, on peut imaginer une recherche approfondie autour d’Ulysse et d’Homère et aussi le désir de ne pas simplement illustrer les aventures connues d’un personnage mythologique illustre.
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-Pline l’Ancien en manga, qui l’eût cru ? Voilà qui change de Néron et de Cléopâtre !
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– Comment concilier rentabilité éditoriale et mise à disposition des œuvres sur support numérique ? Des projets de numérisation analogues à celui réalisé pour Montaigne par exemple sont-ils prévus ou en cours ? Avec quelle visée ?
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Jusqu’où adapter l’Antiquité au monde contemporain ? Quels rôle et place des anachronismes dans les publications en direction de la jeunesse ?
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Les textes antiques, libres de droit, ont été parmi les premiers à envahir la toile, les sites traitant de l’Antiquité sont innombrables, mettant à portée de tous les internautes une quantité impressionnante de documents de toute nature : quelle boussole avoir dans une telle abondance pour s’y repérer, garantir la qualité des informations (exemple des traductions par exemple) ?
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Faut-il diffuser à tout prix la culture antique, quitte à ce que les informations partagées soient erronées ? En même temps, comment garder la qualité tout en touchant un large public ? En définitive, comment concilier véracité et vulgarisation ?
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Comment sensibiliser à l’Antiquité et à ses différentes facettes des personnes dont la bagage social et culturel ne les y incite pas ?
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À vrai dire, on connaît tous le mythe d’Ulysse. Et pourtant, il semble que ce ne soit pas si simple. On croit plus que l’on sait. Fait d’autant plus déconcertant qu’il ne choque, car l’Histoire de l’Antiquité nous parvient dès l’arrivée au collège ; or, d’après certains, ce programme pose trop de questions pour en comprendre quoi que ce soit ; pour d’autres, c’est une période éloignée ; quelques-uns ne s’en souviennent même pas. Les films, les BD, l’art, et surtout les voyages marquent davantage car c’est ici une confrontation à cette culture, peut être peu mise en valeur dans notre société — ce qui n’est point le cas à Rome, nous en doutons. Alors pourquoi ? Est-ce à cause d’une mode historiographique, la 2nde Guerre Mondiale serait plus attrayante par sa proximité, ses preuves (d’après l’imaginaire collectif) plus accessibles ? plus matérielles ? Toujours est-il que deux Histoires apparaissent. Il y aurait la nôtre, l’Histoire et celle de l’Antiquité, une autre destinée à de fins connaisseurs quand elle n’est pas altérée par des publicités ou autres médias, une autre période où les dates à rebours nous éloigne plus qu’elles nous en approchent. Ces facteurs amènent à se demander comment rendre accessible de manière pédagogique la culture de l’Antiquité sans la dénaturer. April, Lucie, et Arthur, étudiants à Tours.
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